Extrait du mémoire
"Est-il possible de se servir de son corps pour mieux apprendre"
de Marie-Françoise GUTH-MEUNIER
professeur des écoles stagiaire
IUFM de Bourgogne – Mâcon (2006)
Cette idée est-elle conforme aux directives de l'Education Nationale ?
Qu'en disent les instructions officielles ? J'ai trouvé peu de choses à ce propos. Les programmes parlent assez succinctement du corps en tant que tel, sauf bien sûr quand il s'agit de le développer lui-même directement dans le cadre de l'éducation physique et sportive.. Au niveau des compétences à acquérir, quelques phrases font cependant référence de façon plus ou moins lointaine au ressenti du corps. "L'école maternelle aide chaque enfant à enrichir son expérience sensible (…). Elle lui permet ainsi de mieux exprimer ce qu'il perçoit et ce qu'il ressent"2. A l'école élémentaire, il est stipulé que certains textes peuvent faire lobjet d'une interprétation théâtralisée, "avec un travail sur le souffle et le corps qui renforce la confiance en soi"3. L'éducation civique vise entre autre à faire grandir l'enfant de manière à ce que vivre ensemble soit rendu possible : "l'enfant doit apprendre à contrôler ses réactions"4. Mais le rôle-clé reste dévolu à la seule éducation physique et sportive qui "apporte une contribution originale à la transformation de soi et au développement de la personne telle qu'elle s'exprime dans les activités liées au corps"5.
Si aucune mention ne semble donc faite sur les répercussions de l'état physique sur le mental, il y a tout de même une volonté de prise en compte de la dimension corporelle : "mieux connaître son corps, et par là comprendre pourquoi il doit être respecté et gardé en forme"6.
2 – Ministère de l'Education Nationale. Qu'apprend-on à l'école élémentaire
? Paris – Scéren – CNDP – 2005 – p22
3 – id. p24
4 – id. p31
5 – id. p137
6 – id. p37
Retrouvez l'accès à l'intégralité de ce mémoire sur notre page Mémoires et textes de séances guidées.
Extrait du mémoire
"Apprendre par corps" avec le yoga
de Danielle Chateau
Enseignante en maternelle - 2007
B) le yoga et les programmes scolaires
Lorsque j'étais en maternelle, nous étions 50 élèves par classe. Nous de vions restées assises et ne pas parler . Nous pouvions déroger à ces consignes lorsque nous allions faire tailler nos crayons par la « dame de service ». Seuls nos doigts travaillaient à réaliser des coloriages, des découpages, des créations en pâte à modeler et des lignes d'écriture puisque l'initiation à la lecture était au programme. Notre besoin de mouvement était satisfait lors des récréations. Il en était de même à l'école élémentaire où nous avions en plus, si ma mémoire ne me trompe pas, une demi heure de sport par semaine .
Nous constatons le chemin parcouru en prenant connaissance des programmes scolaires actuels.
2) les programmes et l'échelle de Patanjali
En observant ce tableau nous redécouvrons la valeur universelle des principes fondateurs du yoga codifié par Patanjali.
J’ai été agréablement surprise de constater le nombre d’item similaires entre les principes énoncés il y a plus de trois mille ans par ce grand sage et les programmes édités au vingtième siècle.
SUTRA DE PATANJALI |
PROGRAMMES SCOLAIRES |
……………. Niyama :
……………. Asana : |
- Respecter les règles morales ; apprendre à vivre en groupe sans violence :
……………. Découvrir le monde :
……………. Schéma corporel : |
Sutras de Pantanjali |
Programme scolaire |
Pranayama : - Admission et évacuation contrôlées du souffle rythmées par la prise et l’abandon de la posture.
Pratyahara: Dharana :
|
Prise de conscience du fonctionnement de son corps :
Savoir se relaxer :
Savoir se concentrer |
2) la réalité scolaire
Si les programmes respectent la physiologie du développement de l'enfant évoquée précédemment, les effectifs trop lourds, les journées trop longues pour certains enfants, le manque de personnel spécialisé susceptible de s'occuper des enfants précoces ou en difficulté sont une entrave à leur épanouissement.
Au cours de mes années d’enseignement, j’ai maintes fois constaté que les programmes sont difficiles à respecter parce qu’ils comportent en eux mêmes des contradictions. Ils visent certes le développement harmonieux des facultés physiques et mentales mais parallèlement ils ne font pas l’impasse sur les exigences de la société.
Pour avoir sa place dans ce système de productivité et de rentabilité, l’enfant doit acquérir une certaine quantité de connaissances au même rythme que celle de sa classe d’âge. L’école ne s’est jamais vraiment donnée les moyens financiers de mettre en place l’enseignement individualisé qu’elle recommande.
Un mythe indien raconte l’histoire de Nasrudin* qui aperçut, sur sa fenêtre, un oiseau jamais décrit dans les livres. Il ne supporta pas qu’il puisse exister un animal aussi étrange ; il s’en saisit, lui tailla la queue et les ailes, lui rectifia le bec, lui lima les griffes, et, contemplant son œuvre, il dit : « ah enfin, voilà un oiseau ! »
Ainsi, les enfants hors norme ont un parcours scolaire chaotique.
« Face à la tristesse de l’uniformisation actuelle, il devient vital de saluer les différences…..Les esprits les plus éclairés considèrent l’innovation comme le moyen de surmonter la crise.. . »(- Micheline Flak, Jacques de Coulon ; des enfants qui réussissent -)
En effet, l’école est en pleine crise. Elle ne joue plus son rôle d’ascenseur social. Les diplômes ne garantissent pas à tous nos élèves un métier répondant à leurs attentes. Elle doit donc de préférence en faire un citoyen du monde bien ancré sur terre, conscient de ses forces et de ses faiblesses, le regard tourné vers les autres et vers lui-même .
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